Le tir à l’arc présente pour la première fois le rythme cardiaque des athlètes lors de ses diffusions

The heart-rate graphic on screen during the Olympic Games.

Le tir à l’arc est devenu le premier sport à utiliser des données biométriques en direct lors de ses retransmissions olympiques, marquant les débuts des graphiques de fréquence cardiaque à Tokyo.

Des caméras placées sur le terrain de jeu mesurent à distance le rythme cardiaque des athlètes, relayant des informations fiables à l’équipe de production pour produire des graphiques de visualisation du stress auquel les archers sont soumis pendant la compétition.

Ces données ont ainsi permis de découvrir des informations fascinantes lors des premiers tours éliminatoires.

Lors de son premier match, le champion olympique de Londres 2012 Oh Jin Hyek avait, par exemple, l’une des fréquences cardiaques les plus basses de tous les archers dans l’arène à Tokyo, avec une moyenne de 80%.

Mais lors de sa flèche de barrage face à l’Indien Atanu Das au deuxième tour, qui allait finalement être son bourreau dans cette compétition, elle a atteint les 143 battements par minute.

“Nous voulons montrer la sensation de stress au téléspectateur,” avait expliqué le secrétaire général de World Archery, Tom Dielen, en début de semaine au Japon.

“Quand on est sur place, vous pouvez ressentir la tension dans une certaine mesure. Mais en regardant à la télévision, vous voyez une cible, vous pouvez penser que c’est facile et vous ne pouvez pas ressentir le stress de l’athlète qui doit tirer un 10 pour gagner l’or.”

La technologie permettant de diffuser les fréquences cardiaques en direct est en cours de développement depuis un certain temps.

Au départ, World Archery avait expérimenté des dispositifs à attacher à la jambe, mais ceux-ci étaient à la fois peu fiables et peu pratiques, surtout pour des archers de niveau mondial qui auraient à les porter uniquement à l’événement le plus important de leur vie.

Le système utilisé à Tokyo utilise des caméras à haute fréquence d’images, qui détectent de minuscules changements dans la forme et la couleur du visage de l’athlète afin de déterminer la vitesse à laquelle son cœur bat.

Ce n’est pas perceptible sur le pas de tir, et les données en direct ne sont visibles que pour les personnes devant leur téléviseur.

“Ce ne serait pas bien si on pouvait le voir,” a déclaré le vice-champion olympique de Londres 2012, Takaharu Furukawa, à OIS (Olympic Information Services).

“Mais si c’est visible comme ça à la télévision, c’est un bon moyen de permettre au gens d’en soivr plus sur le tir à l’arc aux gens et d’apprécier les émotions des athlètes et les situations qu’ils affrontent.”

Chaque athlète pouvait choisir s’il consentait à ce que sa fréquence cardiaque soit mesurée et affichée lors de la retransmission. Sur les 128 archers présents à Tokyo 2020, plus de 90% ont accepté.

Aucune des données brutes n’est ensuite conservée.

Si l’introduction de données biométriques en direct est une première tant pour le tir à l’arc que pour les Jeux Olympiques, ce n’est certainement pas la dernière innovation que nous verrons dans l’optique de visualiser les subtilités cachées d’un sport qui se joue souvent dans les détails.

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