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29 août 2011 - VAN DEN OEVER (NED): “Les Jeux de la Jeunesse sont une base pour ma carrière”
Lausanne
VAN DEN OEVER (NED): “Les Jeux de la Jeunesse sont une base pour ma carrière”
Legnica (POL) – 29 août 2011
Rick VAN DEN OEVER (NED) a gagné la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour 2010. Une expérience sur la quelle il espère bâtir un bel avenir olympique.
Après une très bonne année 2010, Rick a consacré son hiver à un long programme d’entraînement. Ce travail n’a pas encore porté ses fruits, mais Rick est confiant quant aux bénéfices pour le long terme à commencer par l’année prochaine. Nous l’avons rencontré lors des Championnats du Monde de la Jeunesse à Legnica (POL).
Bonjour Rick! Il y a un an, tu as remporté la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour 2010. Qu’en as-tu retiré?
Bien sûr, c’était super de gagner une médaille, mais ce qui a le plus compté, c’est l’expérience globale. C’est la plus grande compétition à laquelle j’ai participé. J’ai vécu les Jeux Olympiques, le Village Olympique, les sollicitations médiatiques, etc. Je suis très heureux d’avoir tiré là-bas, ça a été une expérience très enrichissante. Je suis sûr qu’elle me servira beaucoup si j’arrive à me qualifier pour les vrais Jeux Olympiques. J’ai désormais une idée du fonctionnement des Jeux. J’espère aussi que cette médaille sera une base solide pour ma carrière. Quoi qu’il arrive, c’est une ligne qui restera toujours sur mon CV. Je regrette parfois de ne pas avoir gagné l’or, mais mon adversaire égyptien ce jour-là, Ibrahim SABRY, a magnifiquement tiré. Peut-être que si on retirait le match aujourd’hui, le résultat serait différent, car à long terme les performances dépendent de la quantité et la qualité de l’entraînement. Je ne suis pas sûr qu’il bénéficie des mêmes conditions d’entraînement que moi aujourd’hui.
Raconte-nous ton expérience au Village Olympique?
Quand je me suis qualifié pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse, je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi grand. J’ai commencé à saisir l’ampleur de l’événement quand j’ai reçu un énorme sac d’uniformes officiels du Comité National Olympique Hollandais. J’ai été si impressionné quand je suis arrivé au Village Olympique de la Jeunesse. Il y avait tant d’athlètes. Ça semblait si grand, surtout pour les jeunes athlètes qu’on était. Bien sûr, quand on concourt quelque temps au niveau senior on s’habitue aux événements importants. Je pense qu’il y avait environ 3’500 athlètes à Singapour; il y en aura plus de 10’000 à Londres. Ce sera énorme.
Quel a été l’impact de ta médaille dans ton pays?
Le tir à l’arc n’est pas un grand sport en Hollande, mais on a parlé de ma médaille aux nouvelles. Grâce à elle, les médias hollandais se sont vraiment intéressés au tir à l’arc pendant quelque temps. Il y a eu une petite fête à l’aéroport à notre retour et tout le monde voulait me féliciter. C’était très sympa, même si on est rentrés quelques jours après ma médaille et qu’on avait déjà fêté à Singapour.
Est-ce que tu penses aux Jeux de Londres 2012?
Les Jeux Olympiques sont si importants pour un athlète d’arc classique! Cependant, à mon avis le fait d’obtenir son ticket pour les Jeux n’est pas un but en soi. Si le but est juste d’y aller, la pression va être énorme et on ne va pas bien faire. Je serai ravi si je me qualifie pour les Jeux, mais mon objectif serait alors de gagner une médaille. J’estime qu’une fois que vous êtes aux Jeux, c’est plus facile d’y gagner une médaille par rapport aux championnats du monde. De plus, si j’allais à Londres ça signifierait que j’aurais le potentiel de participer à d’autres Jeux Olympiques. Ma carrière ne s’arrêtera de toute façon pas à Londres. Je veux saisir chaque occasion. Quand j’aurai 80 ans, je n’aurai pas envie de dire à mes petits-enfants que j’ai raté telle ou telle opportunité. Je veux toutes les saisir!
Comment t’es-tu entraîné après Singapour?
Je me suis entraîné dur pendant l’hiver. En fait, je ne m’étais jamais entraîné aussi dur. Je passais six jours par semaine au centre national d’entraînement à Arnhem, une petite ville proche de la frontière allemande. Je tirais 25 heures par semaine. Dans les bonnes périodes, je tirais plus de 1500 flèches par semaine. Les semaines plus calmes, environ 1000 flèches. Je faisais aussi 2-3 heures de course à pied et enfin 3-4 heures en salle de musculation. Avec mon entraîneur, on a décidé qu’il fallait que je me muscle, de manière à supporter de longues sessions d’entraînement au tir. Je rentrais à la maison le dimanche, mais toutes les deux semaines je tirais un peu pour moi ou je participais à une compétition en salle. Ma vie était donc consacrée pleinement au tir à l’arc 13 jours sur 14.
Comment se passe ta saison 2011 jusqu’à présent?
Honnêtement, pas aussi bien que je l’avais espéré. Sur une épreuve FITA (144 flèches à différentes distances), je tirais régulièrement entre 1310 et 1320 points l’année dernière. Cette saison, je n’ai pas souvent atteint 1300 points. On avait pensé que j’aurais mon peak aux Championnats du Monde de Turin, mais ça n’a pas eu lieu. J’ai tiré 1270 points et j’étais très déçu car cela a écarté notre équipe des 16 meilleures des qualifications. Ainsi on a raté les matchs et notre chance de qualifier une équipe pour les Jeux Olympiques. Si j’avais tiré 1310 à Turin, on aurait été classé 13-14e. C’est allé un peu mieux dans les matchs individuels, où l’autre Rick (VAN DER VEN) et moi avons terminé 17e. Ensuite on a joué les play-off de qualification olympique individuelle contre sept autres archers pour seulement deux places en jeu. Malheureusement, Rick et moi avons fini ex æquo en 3e position. On a juste raté la qualification. On aura encore deux occasions l’année prochaine: aux Championnats d’Europe d’Amsterdam il y aura la possibilité d’obtenir une place individuelle, mais surtout il y aura une dernière occasion de qualifier une équipe entière lors du tournoi de qualification d’Ogden (USA) en juin prochain. On aimerait vraiment qualifier l’équipe!
Comment expliquer le fait que tu t’es entraîné plus mais que tes résultats sont moins bons?
Tout d’abord, j’ai participé à moins de compétitions, et probablement que lors de ces événements je n’avais plus l’esprit de compétition. J’ai oublié comment gérer la pression. Ensuite, à cause de la lourde charge d’entraînement physique, ma technique est un peu plus grossière. Mais je suis sûr que ça va payer à long terme. Avant, j’étais fatigué de tirer 200 flèches. Maintenant ça va. Pour atteindre le meilleur niveau, il faut pouvoir supporter de longues sessions d’entraînement au cours desquelles on tire beaucoup de flèches.
Je suis arrivé au centre national d’entraînement en 2009. On avait déjà apporté des changements à ma technique de tir et c’était difficile de s’y adapter. Puis en 2010 j’ai eu une très bonne année. Cette année, je passe de nouveau par des phases de changements et c’est difficile. Mais mon entraîneur me dit que 2012 sera une très bonne année (sourire)!
Qu’en est-il du reste de l’équipe?
L’équipe présente ici aux Championnats du Monde de la Jeunesse de Legnica est la même que celle qui a participé aux Championnats du Monde seniors de Turin le mois dernier. Donc cette équipe a certainement un avenir. Je pense que toute notre fédération est devenue plus professionnelle. On a de meilleures infrastructures, un meilleur plan d’entraînement qui inclut même la nutrition, etc. Et il y a des jeunes archers de talents qui arrivent en renfort. Je crois que pendant longtemps, les Pays-Bas n’avaient que 3-4 archers capables de tirer en équipe nationale. Je suis persuadé qu’on aura bientôt un bon réservoir d’athlètes. Ce sera nécessaire pour suivre le niveau des autres pays qui ne cesse d’augmenter partout dans le monde.
Comment s’est passée la compétition à Legnica?
Je me suis classé 8e des qualifications, et Rick VAN DER VEN a été 3e. Avec lui et Mitch DIELEMANS on a atteint la 2e place des qualifications par équipe derrière la Corée. Donc ce qu’on vise pendant les matchs, c’est une médaille par équipe. Individuellement, on verra. Les matchs seront serrés.
Note de la rédaction: les Pays-Bas ont finalement remporté la médaille de bronze par équipe, alors qu’individuellement VAN DEN OEVER a été éliminé en 1/16 de finale).
Didier MIEVILLE
World Archery Communication
Après une très bonne année 2010, Rick a consacré son hiver à un long programme d’entraînement. Ce travail n’a pas encore porté ses fruits, mais Rick est confiant quant aux bénéfices pour le long terme à commencer par l’année prochaine. Nous l’avons rencontré lors des Championnats du Monde de la Jeunesse à Legnica (POL).
Bonjour Rick! Il y a un an, tu as remporté la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Singapour 2010. Qu’en as-tu retiré?
Bien sûr, c’était super de gagner une médaille, mais ce qui a le plus compté, c’est l’expérience globale. C’est la plus grande compétition à laquelle j’ai participé. J’ai vécu les Jeux Olympiques, le Village Olympique, les sollicitations médiatiques, etc. Je suis très heureux d’avoir tiré là-bas, ça a été une expérience très enrichissante. Je suis sûr qu’elle me servira beaucoup si j’arrive à me qualifier pour les vrais Jeux Olympiques. J’ai désormais une idée du fonctionnement des Jeux. J’espère aussi que cette médaille sera une base solide pour ma carrière. Quoi qu’il arrive, c’est une ligne qui restera toujours sur mon CV. Je regrette parfois de ne pas avoir gagné l’or, mais mon adversaire égyptien ce jour-là, Ibrahim SABRY, a magnifiquement tiré. Peut-être que si on retirait le match aujourd’hui, le résultat serait différent, car à long terme les performances dépendent de la quantité et la qualité de l’entraînement. Je ne suis pas sûr qu’il bénéficie des mêmes conditions d’entraînement que moi aujourd’hui.
Raconte-nous ton expérience au Village Olympique?Quand je me suis qualifié pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse, je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi grand. J’ai commencé à saisir l’ampleur de l’événement quand j’ai reçu un énorme sac d’uniformes officiels du Comité National Olympique Hollandais. J’ai été si impressionné quand je suis arrivé au Village Olympique de la Jeunesse. Il y avait tant d’athlètes. Ça semblait si grand, surtout pour les jeunes athlètes qu’on était. Bien sûr, quand on concourt quelque temps au niveau senior on s’habitue aux événements importants. Je pense qu’il y avait environ 3’500 athlètes à Singapour; il y en aura plus de 10’000 à Londres. Ce sera énorme.
Quel a été l’impact de ta médaille dans ton pays?
Le tir à l’arc n’est pas un grand sport en Hollande, mais on a parlé de ma médaille aux nouvelles. Grâce à elle, les médias hollandais se sont vraiment intéressés au tir à l’arc pendant quelque temps. Il y a eu une petite fête à l’aéroport à notre retour et tout le monde voulait me féliciter. C’était très sympa, même si on est rentrés quelques jours après ma médaille et qu’on avait déjà fêté à Singapour.
Est-ce que tu penses aux Jeux de Londres 2012?
Les Jeux Olympiques sont si importants pour un athlète d’arc classique! Cependant, à mon avis le fait d’obtenir son ticket pour les Jeux n’est pas un but en soi. Si le but est juste d’y aller, la pression va être énorme et on ne va pas bien faire. Je serai ravi si je me qualifie pour les Jeux, mais mon objectif serait alors de gagner une médaille. J’estime qu’une fois que vous êtes aux Jeux, c’est plus facile d’y gagner une médaille par rapport aux championnats du monde. De plus, si j’allais à Londres ça signifierait que j’aurais le potentiel de participer à d’autres Jeux Olympiques. Ma carrière ne s’arrêtera de toute façon pas à Londres. Je veux saisir chaque occasion. Quand j’aurai 80 ans, je n’aurai pas envie de dire à mes petits-enfants que j’ai raté telle ou telle opportunité. Je veux toutes les saisir!
Comment t’es-tu entraîné après Singapour?
Je me suis entraîné dur pendant l’hiver. En fait, je ne m’étais jamais entraîné aussi dur. Je passais six jours par semaine au centre national d’entraînement à Arnhem, une petite ville proche de la frontière allemande. Je tirais 25 heures par semaine. Dans les bonnes périodes, je tirais plus de 1500 flèches par semaine. Les semaines plus calmes, environ 1000 flèches. Je faisais aussi 2-3 heures de course à pied et enfin 3-4 heures en salle de musculation. Avec mon entraîneur, on a décidé qu’il fallait que je me muscle, de manière à supporter de longues sessions d’entraînement au tir. Je rentrais à la maison le dimanche, mais toutes les deux semaines je tirais un peu pour moi ou je participais à une compétition en salle. Ma vie était donc consacrée pleinement au tir à l’arc 13 jours sur 14.
Comment se passe ta saison 2011 jusqu’à présent?
Honnêtement, pas aussi bien que je l’avais espéré. Sur une épreuve FITA (144 flèches à différentes distances), je tirais régulièrement entre 1310 et 1320 points l’année dernière. Cette saison, je n’ai pas souvent atteint 1300 points. On avait pensé que j’aurais mon peak aux Championnats du Monde de Turin, mais ça n’a pas eu lieu. J’ai tiré 1270 points et j’étais très déçu car cela a écarté notre équipe des 16 meilleures des qualifications. Ainsi on a raté les matchs et notre chance de qualifier une équipe pour les Jeux Olympiques. Si j’avais tiré 1310 à Turin, on aurait été classé 13-14e. C’est allé un peu mieux dans les matchs individuels, où l’autre Rick (VAN DER VEN) et moi avons terminé 17e. Ensuite on a joué les play-off de qualification olympique individuelle contre sept autres archers pour seulement deux places en jeu. Malheureusement, Rick et moi avons fini ex æquo en 3e position. On a juste raté la qualification. On aura encore deux occasions l’année prochaine: aux Championnats d’Europe d’Amsterdam il y aura la possibilité d’obtenir une place individuelle, mais surtout il y aura une dernière occasion de qualifier une équipe entière lors du tournoi de qualification d’Ogden (USA) en juin prochain. On aimerait vraiment qualifier l’équipe!Comment expliquer le fait que tu t’es entraîné plus mais que tes résultats sont moins bons?
Tout d’abord, j’ai participé à moins de compétitions, et probablement que lors de ces événements je n’avais plus l’esprit de compétition. J’ai oublié comment gérer la pression. Ensuite, à cause de la lourde charge d’entraînement physique, ma technique est un peu plus grossière. Mais je suis sûr que ça va payer à long terme. Avant, j’étais fatigué de tirer 200 flèches. Maintenant ça va. Pour atteindre le meilleur niveau, il faut pouvoir supporter de longues sessions d’entraînement au cours desquelles on tire beaucoup de flèches.
Je suis arrivé au centre national d’entraînement en 2009. On avait déjà apporté des changements à ma technique de tir et c’était difficile de s’y adapter. Puis en 2010 j’ai eu une très bonne année. Cette année, je passe de nouveau par des phases de changements et c’est difficile. Mais mon entraîneur me dit que 2012 sera une très bonne année (sourire)!
Qu’en est-il du reste de l’équipe?
L’équipe présente ici aux Championnats du Monde de la Jeunesse de Legnica est la même que celle qui a participé aux Championnats du Monde seniors de Turin le mois dernier. Donc cette équipe a certainement un avenir. Je pense que toute notre fédération est devenue plus professionnelle. On a de meilleures infrastructures, un meilleur plan d’entraînement qui inclut même la nutrition, etc. Et il y a des jeunes archers de talents qui arrivent en renfort. Je crois que pendant longtemps, les Pays-Bas n’avaient que 3-4 archers capables de tirer en équipe nationale. Je suis persuadé qu’on aura bientôt un bon réservoir d’athlètes. Ce sera nécessaire pour suivre le niveau des autres pays qui ne cesse d’augmenter partout dans le monde.
Comment s’est passée la compétition à Legnica?
Je me suis classé 8e des qualifications, et Rick VAN DER VEN a été 3e. Avec lui et Mitch DIELEMANS on a atteint la 2e place des qualifications par équipe derrière la Corée. Donc ce qu’on vise pendant les matchs, c’est une médaille par équipe. Individuellement, on verra. Les matchs seront serrés.
Note de la rédaction: les Pays-Bas ont finalement remporté la médaille de bronze par équipe, alors qu’individuellement VAN DEN OEVER a été éliminé en 1/16 de finale).
Didier MIEVILLE
World Archery Communication