Athlète en vedette: Michele FRANGILLI (ITA)

Nés de parents passionnés de tir à l’arc, Michele FRANGILLI a pratiqué ce sport dès son plus jeune âge. C’était un jeu, il s’y est pris et a continué jusqu’à devenir l’un des plus grands champions de sa génération. Trente ans après ses débuts, l’archer de Gallarate est toujours entraîné par son père, et a remporté presque tous les titres dans les principales disciplines. Champion du monde par équipe et individuel aussi bien en plein air qu’en salle, il a également remporté plusieurs étapes de Coupe du Monde par équipe et individuellement. Ancien numéro un mondial, il a battu de nombreux records du monde, dont deux records datant de 2001 qui tiennent encore aujourd’hui!

Seize ans après ses débuts olympiques, FRANGILLI a remporté  la plus belle des victoires l’été dernier. Déjà médaillé de bronze par équipe aux Jeux de Sydney 2000 et d’argent aux Jeux d’Athènes 2004, l’Italien a décoché la flèche ultime, le 10 dont avait besoin son équipe pour s’imposer en finale pour la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Londres ;la toute première de l’histoire du tir à l’arc italien dans cette épreuve.

Près d’un an après sa fameuse victoire, FRANGILLI poursuit toujours sa quête de succès, et participe cette semaine à la Coupe du Monde de Shanghai, où nous l’avons rencontré.

Comment as-tu abordé le concours par équipe des Jeux Olympiques de Londres, toi qui avais déjà remporté le bronze à Atlanta et l’argent à Sydney?

Je suis entré sur le terrain sans penser que nous puissions finir sur le podium. Au début, notre niveau n’était pas très haut, puis match après match nous avons pris conscience que nous pouvions réaliser quelque chose. En finale pour l’or face aux Etats-Unis, nous avons eu confiance en nos chances, et tout s’est décidé sur la dernière flèche. Ça a été un beau match et une belle expérience. Et j’ai ainsi complété ma collection de médailles olympiques par équipe: bronze, argent et enfin or, dans un laps de temps de seize ans!

Comment as-tu vécu la finale pour l’or et en particulier la dernière flèche?

J’étais très calme au début du match. J’ai essayé de faire de mon mieux et ça a marché jusqu’à la dernière flèche. J’aime contrôler l’avancée du match et regarder les autres. Au moment de tirer la dernière flèche, je savais tout, j’entendais les cris dans le public, j’étais conscient que j’avais besoin d’un 10 pour la médaille d’or. J’ai pris presque 30 secondes pour décocher cette dernière flèche ; j’étais vraiment tranquille et j’ai surtout cherché à ne pas faire de bêtise.

Qu’est-ce que cette médaille d’or a changé dans ta vie?

Pratiquement rien, je suis resté le même. Certes, je suis plus connu dans mon pays et surtout dans ma ville. Pour le reste, rien n’a changé. Presque une année a passé, je m’entraîne toujours comme avant, mon niveau de confiance et mes problèmes sont restés les mêmes.

Qu’est-ce qui te pousse à poursuivre si longtemps ta carrière d’élite?

C’est mon travail. Je fais partie de l'Armée de l'air en tant qu’archer à plein-temps. C’est mon travail de continuer à gagner des médailles pour l’Italie.

Comment expliques-tu tes résultats excellents aussi bien en tir en plein air qu’en salle et en campagne?

Je pense que c’est mon travail de longue haleine – j’ai commencé le tir à l’arc à 5 ans et la compétition à l’âge de 10 ans – et ma technique particulière, la même depuis très longtemps, qui m’ont permis de gagner toutes les médailles que j’ai gagnées.

Parlons justement de cette technique si particulière que tu as développée.

Elle provient du travail de mon père, qui a étudié beaucoup de techniques de tir depuis ses débuts dans le sport. Je l’ai adoptée et modifiée légèrement, et ma technique n’a plus changé depuis 1994. Video
Cette technique requiert beaucoup de force mais n’exige pas un entraînement très important. Et elle a fait ses preuves sur le long terme! Du temps des Jeux d’Atlanta, je tirais jusqu’à 150 flèches par jour, et désormais environ une centaine. J’effectue ma préparation physique surtout l’hiver. Même si je tire peu de flèches, je tire tous les jours, car ce qui est vraiment difficile est de recommencer après une pause. Raison pour laquelle je n’ai pris que 2-3 semaines de vacances après les Jeux de Londres. Puis j’ai recommencé très doucement, en tirant environ 300 flèches par mois.
Ma technique, difficile à apprendre et à pratiquer, est peu imitée et n’est pas considérée comme “normale” dans le milieu. Mais ce qui compte c’est de reproduire des séquences de tir toujours identiques et de décocher des 10!
Vous pourrez découvrir les détails de ma technique de tir et ma vie d’athlète dans mon livre “L’archer hérétique”, disponible en allemand, anglais, français, italien et japonais. Cet ouvrage s’adresse à des personnes tirant à un haut niveau et cherchant à améliorer leurs résultats.

Quels sont tes objectifs pour 2013?

Les mêmes que chaque année: je veux me concentrer sur ma technique et mes tirs. Advienne que pourra. Que je gagne ou que je perde, ce qui est passé est passé et il faut attaquer la suite. Après tant d’années et tant de titres, c’est tentant d’espérer la victoire à chaque fois, mais il faut se rappeler que ce n’est pas possible. Je veux surtout participer, avoir du plaisir et m’efforcer de bien tirer comme toujours.

Ton père est ton entraîneur depuis toujours. De plus, l’Italie a engagé récemment un nouvel entraîneur national, le Néerlandais Wietse VAN ALTEN, que tu as côtoyé en compétition il y a une dizaine d’années.

Wietse VAN ALTEN vient de commencer à travailler avec notre équipe. Il a accompli un très bon travail avec l’équipe des Pays-Bas au cours des quatre années précédentes, et je pense que son engagement est positif pour notre pays ; il peut faire monter le niveau des autres garçons de l’équipe italienne, et on verra…! Nous n’avons que deux ans de différence et il était effectivement mon rival sur le terrain de tir.

Comment vois-tu ton avenir dans le sport et en dehors?

Je ne pense pas à ça. Je vis dans le présent: j’aborde chaque compétition sans penser à la suivante. Je prends les choses au jour le jour, comme je l’ai toujours fait. Je pense seulement à continuer à tirer, à donner le meilleur de moi-même et à tout faire pour gagner. Peut-être qu’un jour je prendrai la place de Wietse (rires)! 

Rendez-vous sur le site officiel de Michele FRANGILLI pour plus d’informations et de photos sur ce grand champion: www.frangilli.org 

Palmarès en bref 

Michele FRANGILLI – Né le 1er mai 1976 

1er

Equipe

Jeux Olympiques – Londres

2012

3e

Equipe

Championnats du Monde – Turin

2011

6e

Individuel

Finale de Coupe du Monde – Edimbourg

2010

2e

Equipe

Championnats du Monde en Salle – Rzeszow

2009

4e

Individuel

Finale de Coupe du Monde – Dubai

2007

1er

Individuel

Coupe du Monde étape 2 – Varèse

2007

1er

Equipe

Championnats du Monde en Salle – Izmir

2007

2e

Equipe

Championnats du Monde en Salle – Aalborg

2005

1er

Individuel

Jeux Mondiaux - Duisburg

2005

7e

Equipe

Jeux Olympiques – Athènes

2004

1er

Individuel

Championnats du Monde – New York

2003

3e

Equipe

Championnats du Monde en Salle – Nîmes

2003

2e

Individuel

Championnats du Monde en Salle – Nîmes

2003

1er

Individuel

Championnats d’Europe – Oulu

2002

1er

Individuel

Championnats du Monde de Tir en Campagne – Canberra

2002

2e

Equipe

Championnats du Monde – Beijing

2001

3e

Equipe

Championnats du Monde en Salle – Florence

2001

1er

Individuel

Championnats du Monde en Salle – Florence

2001

2e

Equipe

Jeux Olympiques – Sydney

2000

9e

Individuel

Jeux Olympiques – Sydney

2000

1er

Equipe

Championnats du Monde – Riom

1999

2e

Equipe

Championnats du Monde en Salle – La Havane

1999

6e

Individuel

Jeux Olympiques – Atlanta

1996

3e

Equipe

Jeux Olympiques – Atlanta

1996

2e

Equipe

Championnats du Monde – Jakarta

1995

 

Vous trouverez les résultats complets et plus d’informations sur Michele FRANGILLI (et tous les autres archers) sur notre page web. 

 

World Archery Communication