Crispin DUENAS: “Je n’arrêterai jamais le tir à l’arc”

Crispin DUENAS, qui a commencé le tir à l’arc en l’an 2000 à l’âge de 14 ans, fait partie des athlètes les plus expérimentés du circuit d’arc classique. Ses meilleurs résultats individuels sont une deuxième place à la Coupe du Monde de Saint-Domingue en 2009 et une médaille d’argent aux Jeux Panaméricains en 2011, quand il s’était incliné devant le N°1 mondial d’alors Brady ELLISON (USA). En lice à sa première épreuve de Coupe du Monde de l’année, le Canadien s’est confié sur sa vie professionnelle et sportive, et ses ambitions.
Quels sont tes objectifs ici à Medellin?J’ai travaillé très dur tout l’hiver afin d’améliorer ma technique et ma force mentale. C’est mon premier véritable test et ma première épreuve de Coupe du Monde de l’année, alors je serai content quoi qu’il arrive. Je sais que la finale est à ma portée, puisque j’y ai déjà accédé par le passé. J’ai juste besoin de suivre mon programme et bien tirer tous mes matches.
Comment se passent tes études?Je viens d’obtenir mon diplôme d’enseignement, et j’ai été engagé par différentes écoles, mais je n’ai pas de poste fixe pour le moment. A cause des événements de tir à l’arc qui arrivent, j’ai décidé d’être simplement maître auxiliaire en septembre, mais j’ai les qualifications pour enseigner la physique et les maths au niveau secondaire. Je serais heureux de saisir toute opportunité qui soit compatible avec ma carrière d’archer.
Est-ce que tes résultats à Londres ont pesé dans ta décision de te concentrer sur tes études?Je savais qu’après les Jeux je devrais faire un choix quant à mon avenir. Alors que je défilais lors de la Cérémonie d’ouverture à Londres, j’ai appris que j’étais accepté dans une formation universitaire qui commençait au mois de septembre suivant les Jeux Olympiques pour être enseignant. J’ai dû faire faire un choix et j’ai décidé de consacrer l’année à venir à mes études. Si un tournoi de tir à l’arc avait lieu en même temps que les cours, c’étaient les cours qui primaient, parce que c’est ce qui m’attend après ma carrière d’archer. J’ai toujours beaucoup de plaisir à tirer et j’essaie de le faire au plus haut niveau possible, mais ça ne durera pas éternellement. C’est pourquoi je me prépare pour le jour où ma carrière sportive internationale sera terminée. Je sais que je n’arrêterai jamais le tir à l’arc, mais je dois préparer mon avenir.
Jusqu’à quand penses-tu poursuivre ta carrière de sportif d’élite?
C’est ma carrière d’enseignant qui dictera ma carrière sportive. Si les écoles où j’enseignerai m’octroient des congés pour me rendre sur les compétitions, alors je poursuivrai ma carrière sportive plus longtemps. Mon objectif ultime est de participer aux deux prochaines éditions des Jeux Olympiques afin d’avoir encore deux chances de gagner une médaille. Si j’y arrive, j’aurai réalisé mon objectif; et si ce projet d’aller aux Jeux n’aboutit pas à cause de ma vie professionnelle, j’assumerai, je suis une personne assez résiliente. Je sais que je peux manquer quelques entraînements et tournois et revenir en force.

En tant qu’athlète comment utilises-tu les réseaux sociaux?
J’aime communiquer avec ceux qui me suivent quand il se passe quelque chose d’important ou d’intéressant dans ma vie. Il y a quelques semaines, j’ai tiré un nouveau record canadien et j’ai partagé cela sur Twitter et Facebook. Tout le soutien que je reçois est bouleversant, tant de gens m’envoient des félicitations. Easton, Hoyt et World Archery m’ont relayé sur Twitter, et c’est super de voir toute les interactions existant entre les archers du monde entier. Voilà pour mon exemple, je sais que beaucoup d’autres archers font la même chose et en retirent une grande reconnaissance. Au final, tous les archers peuvent rester en contact et savoir comment vont les autres. 

L’Amérique du Sud accueille pour la première fois la Coupe du Monde de tir à l’arc. Qu’est-ce que cela représente pour toi?
Je pense que ce sera une expérience enrichissante pour le Comité d’organisation local. Je ne pense pas qu’une Coupe du Monde puisse être parfaite dès la première fois, sans entrer dans les détails, je pense qu’il y a toujours une marge d’amélioration. Pour le moment, j’ai bien aimé le terrain et j’apprécie le fait que tout soit rapproché. Quand je suis arrivé de l’aéroport, j’ai beaucoup aimé la vue spectaculaire sur les vallées et les montagnes. La météo et les conditions de tir sont très bonnes, et je ne serais pas étonné de voir d’excellents scores simplement grâce à ce temps magnifique.
Comment se porte le tir à l’arc canadien?Je pense que notre équipe est sur la bonne voie! Nous avons de jeunes talents qui ne cessent de progresser et que l’on verra bientôt sur la scène internationale, aux Championnats du Monde de la jeunesse ou sur la Coupe du Monde. C’est vraiment agréable d’avoir une relève; il y a un développement et un réservoir pour l’avenir. Au Canada, les scores ne cessent d’augmenter depuis quelques années, nos meilleurs archers essaient de poursuivre sur cette lancée, afin de devenir un de ces pays que tout le monde admire. Quelle que soit la compétition d’arc classique, tout le monde se tourne vers la Corée. On va devenir une grande nation aussi!
World Archery Communication