Pascale LEBECQUE : “ma force réside dans les duels directs”

Dans cette première journée des Jeux Mondiaux de Cali 2013 et à deux mois des Championnats du Monde de Belek Antalya où elle voudra certainement améliorer sa médaille d’argent acquise il y a deux ans à Turin, Pascale nous livre ses états d’âme et ses attentes pour cette fin de saison bien chargée pour les athlètes d’arc à poulies.
A quelques heures du début des Jeux Mondiaux, quel bilan personnel tires-tu de la saison en cours ?Je suis assez mitigée ; mes résultats à Antalya ont été satisfaisants avec une 5e place et de très bons matches, donc j’étais assez contente. A Medellin par contre j’ai perdu en quarts de finale mais je suis restée sur ma faim parce que je n’ai pas très bien tiré, et malgré ma remontée à la 4e place mondiale, j’ai du mal à trouver de la satisfaction dans ma prestation.
En l’absence de la nouvelle puissance d’arc à poulies féminine coréenne, les membres de l’équipe de France espériez-vous obtenir un meilleur résultat individuel à Medellin? Il est vrai qu’à Medellin il y avait un peu moins de concurrence, mais toujours autant d’athlètes capables de remporter une médaille. Le tableau est toujours aussi relevé et je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’une nation ou d’un athlète en particulier, puisqu’on ne tire par contre un palmarès mais contre un adversaire.
On voit par contre que les Sud-Américaines, et tout particulièrement les Colombiennes Sara LOPEZ et Alejandra USQUIANO ayant remporté les deux dernières finales individuelles de Coupe du Monde, sont également à prendre en compte pour l’avenir. Penses-tu que la hiérarchie d’arc à poulies est en train de changer et de se globaliser ?Je pense que LOPEZ et USQUIANO ont été portées par le fait d’organiser la Coupe du Monde chez elles, et leur victoire par équipe à Antalya les a rendues encore plus fortes, ce qui constitue une très bonne chose. Il est vrai que ça bouge un peu, mais je ne pense pas tout soit encore bouleversé ; d’ailleurs j’ai le sentiment que nous pourrions faire tout aussi bien. Ce qui compte c’est le jour J et peu importe l’adversaire que l’on doit affronter, il faut simplement donner le maximum de soi-même.
Jeux Mondiaux : avec quel état d’esprit et quelle faim rentre-t-on en compétition en sachant qu’il s’agit pour les athlètes d’arc poulies d’une sorte d’occasion de dire que vous aussi méritez votre place aux Jeux Olympiques ?Elle rigole… Cela devrait être une évidence que nous aussi avons notre place aux Jeux Olympiques ! Quoi qu’il en soit, les Jeux Mondiaux sont une bonne expérience et la cérémonie d’ouverture a été absolument fabuleuse, ce qui nous fait vivre nos mini-Jeux à nous. Par contre, pour nous le terrain est très petit, il y a beaucoup moins d’athlètes que d’habitude et le format de compétition est particulier, ce qui n’aide pas à appréhender la compétition. Pour ma part, je ne suis pas une spécialiste des qualifications, je dois l’avouer ; ma force réside dans les duels directs, et c’est là où je prends le plus de plaisir. J’ai donc intérêt à bien tirer aujourd’hui, même si cette semaine je n’ai pas pu m’entraîner comme je l’aurais voulu, puisque j’ai été malade. Ici nous sommes beaucoup d’archères de très haut niveau, les meilleures sont présentes et je trouve un peu dommage que la compétition n’ait pas un format un peu plus long. A l’arrivée, je ne serais pas surprise de quelques chamboulements dans les classements habituels.
Est-ce-que la préparation pour la dernière et décisive étape de Coupe du Monde en Pologne sera différente et quelque peu altérée avec les Jeux de Cali ?Non pas du tout ! Même si on enchaîne les compétitions, après Cali je prendrai un peu de temps pour me remettre dans le bain et me concentrer sur la compétition suivante.
Arriveront ensuite les Championnats du Monde de Belek Antalya où tu défendras, ou tenteras d’améliorer ton statut de vice-championne du monde. Beaucoup de compétitions importantes en à peine plus de deux mois. Comment te prépares-tu mentalement et physiquement pour enchaîner tous ces rendez-vous de façon optimale ?Ce qui est compliqué pour nous, c’est que nous ne sommes jamais sûres de jouer le reste de la saison. Après la première étape, j’étais convaincue d’être en Colombie parce que j’avais gagné ma place, mais j’ai appris il y a seulement quelques jours que j’étais sélectionnée pour la Pologne, et bien entendu on ne connaît pas encore les qualifiés pour la Finale de la Coupe du Monde, sans parler des Championnats du Monde pour lesquels on ne connaît pas non plus les sélectionnés. On ne peut donc pas vraiment prévoir ou planifier une saison, parce que les athlètes ne gèrent pas tous les paramètres. A l’instar des qualifications en compétition, je ne suis pas une spécialiste des sélections non plus. Cette année par exemple, j’ai terminé 4e lors des sélections pour la Coupe du Monde, mais j’ai eu la chance d’être quand même du voyage. Il va maintenant falloir que je travaille plus, sinon je risque de regarder les Championnats du Monde depuis chez moi. Au final, ce qui est le plus compliqué est de sortir de la routine de tous les jours autant de fois dans l’année. Entre le 10 et le 30 juillet, cela paraît interminable, parce que nous sommes en dehors de tout, tout ce que nous avons c’est le tir à l’arc, avec un manque pour d’autres choses. En rentrant, je ne vais pas tout de suite m’entraîner pour la prochaine Coupe du Monde, je vais prendre deux ou trois jours pour moi.
Tu es en Colombie depuis maintenant trois semaines. Que peux-tu dire de ton séjour à Medellin d’abord et à Cali ensuite ?La compétition à Medellin a été très bien organisée en dehors de quelques petits aléas de transport qui n’ont pas été un problème en soi. Le cadre était superbe et la ville de Medellin est assez jolie ; nous avons eu le temps de voir certaines choses et notre hôtel se trouvait dans un bon quartier. Je reviens simplement sur le fait que se retrouver ici à Cali pour une compétition avec un format différent et avec beaucoup moins d’archers ne constitue pas une transition simple à réaliser. Il y a beaucoup de stress et d’exigences à gérer et nous cohabitons à présent en petits groupes avec nos peines et nos joies à partager ensemble.
Comment se présente l’avenir immédiat et plus lointain de Pascale LEBECQUE ?Elle sourit… J’aimerais bien en savoir plus et me projeter dans l’avenir. Par rapport au tir à l’arc, je vais continuer à m’investir et à voyager un peu plus pour prendre part à des tournois de plus petite envergure mais comptant tout de même pour le classement mondial. Je vais également continuer mon travail d’entraîneur en acceptant les missions que l’on me proposera, ce qui représente l’unique option me laissant libre de partir pendant des semaines entières et de concilier le travail, les études et le tir à l’arc. Je viens de terminer mon Master II, je suis donc diplômée, mais je vais continuer sur la même voie l’année prochaine. 
Donc tu ne te vois pas forcément liée au tir à l’arc à jamais ?Tout ce que je sais, c’est que je vais m’orienter sur le management jusqu’à trouver quelque chose qui me plaise vraiment. Pour l’instant, je continue à tirer tout en me préparant pour l’avenir. Je ne conçois pas le tir à l’arc sans le haut niveau, les Coupes du Monde et les grands championnats ; c’est ce qui me plaît, alors j’espère y rester pendant longtemps.
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