Alejandra USQUIANO : “ma victoire a été le fruit d’un dur travail”

Accompagnée de Sara LOPEZ, elle sera la première archère à représenter la Colombie lors de la Finale de la Coupe du Monde à Paris.

Quelle façon de se faire remarquer sur la scène mondiale avec l’or individuel et par équipe pour ta première saison de Coupe du Monde, et une qualification pour la Finale !
C’était une joie pour nous d’avoir remporté l’or par équipe et le titre individuel à la première étape de la Coupe du Monde en Turquie. Nous avons affronté une équipe très très forte lors de notre première finale par équipe. C’était vraiment beau, vraiment fort en émotions, et difficile à décrire ! En atteignant de nouveau la finale à Medellin, on a prouvé qu’on pouvait le refaire. Avant Medellin, tout le monde me disait que c’était mon pays, ma ville, et me demandait si j’allais gagner le titre individuel. J’ai répondu que oui, et je l’ai fait ! Je pense que si quelque chose doit arriver à quelqu’un, ça arrivera, peu importe l’endroit. Même si l’événement se tenait dans ma ville, je ne connaissais pas le site de la compétition et je ne savais rien des conditions de vent sur place avant de tirer la première flèche. Ma victoire a été le fruit d’un dur travail et un moment de bonheur total pour moi.

Ça a vraiment été l’année de la Colombie, pas seulement de par vos succès en arc à poulies féminin, mais aussi avec l’organisation de la première épreuve de Coupe du Monde dans ta ville natale, Medellin.
Oui, ça fait beaucoup de première fois, pour Medellin et pour la Colombie. C’est le résultat d’un travail acharné effectué dans notre pays. Et maintenant, nous sommes deux tireuses d’arc à poulies qualifiées pour la Finale de la Coupe du Monde, ce qui est un autre moment historique pour la Colombie.

C’est grâce au soutien des autorités sportives colombiennes ?
Notre soutien vient de deux sources différentes : de la fédération et des sponsors privés. J’ai seulement un sponsor, Indeportes Antioquia, qui soutient le club où je tire. La fédération nous soutient également. On espère et on s’attend à trouver plus de sponsors, car notre sport est beau et parce qu’on a un vrai potentiel ; on a accompli tellement avec très peu de soutien. Imaginez ce qu’on pourrait faire avec plus d’aide ! Nous ne demandons pas d’argent, mais des financements pour nos frais d’entraînement et nos déplacements sur les compétitions internationales, afin d’affronter d’autres archers de haut niveau et acquérir plus d’expérience.

Le succès sportif de la Colombie ne se limite pas au tir à l’arc : les Jeux Mondiaux de Cali ont donné un coup de pouce supplémentaire, tout comme la médaille d’or gagnée par Orlando DUQUE aux Championnats du Monde de natation, la deuxième place décrochée par Nairo QUINTANA au Tour de France, et le succès de l’équipe nationale de football qui est pratiquement qualifiée pour la prochaine Coupe du Monde. Qu’est-ce-qui y arrive au sport colombien ?
Le patriotisme joue un grand rôle en Colombie, c’est très important pour notre pays. Ces succès sont contagieux, on donne notre maximum pour porter haut le drapeau de notre pays, par amour pour la Colombie. C’est ce qu’on a montré à la Coupe du Monde, et ce que chaque athlète de n’importe quelle discipline essaie de faire aux Championnats du Monde. Il y a beaucoup de soutien pour le sport en général, mais pour nous c’est un peu différent, car l’arc à poulies n’est pas un sport olympique. Dans l’ensemble, il y a un grand enthousiasme populaire pour le sport, parce que, comme je l’ai dit, les Colombiens sont très patriotiques, les gens s’unissent sous notre drapeau. On a pu le constater à la Coupe du Monde de Medellin et aux Jeux Mondiaux de Cali.

Ton classement sur la saison de Coupe du Monde fait que tu affronteras ta coéquipière Sara LOPEZ demain en quarts de finale. Comment vis-tu ce moment historique ?
On aurait adoré suivre des chemins différents et nous affronter plus tard dans la compétition, mais on jouera l’une contre l’autre au premier tour. Après avoir tiré ensemble pendant tant d’années, on se connaît assez bien. Je sais qu’elle ne lâchera rien. On se respecte et on espère que ce sera un beau duel. Peu importe qui gagne le quart de finale ; la perdante sera très fière d’elle et la soutiendra pour la suite. Bien sûr, en tant qu’athlète, j’espère gagner !

Est-ce que vous recevez beaucoup d’exposition médiatique en Colombie ? Surtout maintenant que la Colombie va tirer pour une médaille en Finale de Coupe du Monde !
Ça a attiré l’attention sur le tir à l’arc, tout comme l’organisation de l’étape de Coupe du Monde de Medellin. Beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas notre sport auparavant s’y sont intéressées !

Revenons à Paris … Quels sont tes objectifs pour la Finale de Coupe du Monde ?
Je rêve d’arriver en finale et de bien faire mon travail. Ce sont mes deux objectifs principaux. Paris est un événement important avec les meilleures archères du monde. Etre en finale à leurs côtés est déjà une récompense pour le travail que j’ai fourni, et je veux maintenir le niveau que j’ai montré lors des compétitions précédentes de la saison.

Les Championnats du Monde débutent une semaine après la Finale de Coupe du Monde. Ce sont beaucoup d’événements au plus haut niveau sur une période très courte. Comment te prépares-tu mentalement pour quelque chose comme ça ?
Les deux compétitions sont très différentes et les deux sont très importantes. C’est le moment de montrer ce dont on est capables et ce pour quoi on s’est entraînés. On essayera de présenter un tir solide et régulier. Je n’ai encore jamais participé à des Championnats du Monde et je ne suis jamais allée à Belek. Ce sera un contexte nouveau, mais notre technique et notre esprit de compétition seront les mêmes. Tirer pour des médailles à la Finale de la Coupe du Monde et aux Championnats du Monde est un rêve devenu réalité et je suis très contente ! 

Retrouvez la biographie d'Alejandra USQUIANO.

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