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Patrizio HOFER: “le plus grand changement a été d’avoir l’opportunité de travailler pour le tir à l’arc”
Un jour avant son début aux Championnats du Monde 2013 de Belek Antalya, voyons comment se porte Patrizio à l’aube de ce grand événement.
As-tu passé un bon été?
Oui, nous avons eu un été superbe. Normalement, les étés ne sont pas très chauds en Suisse, mais celui-ci a été particulièrement chaud et l’est encore. C’était parfait pour s’entraîner en plein air.
D’où te vient ton surnom de “Requin”?
Il rit… C’est une longue histoire qui me vient de mon ancien travail lorsque je travaillais pour une compagnie qui importe et vend des voitures à Zurich pendant dix ans. A cette époque, j’avais travaillé sur une voiture que j’avais complètement transformée et repeinte. Au final, elle ressemblait à un requin et mes amis m’ont ainsi surnommé “Requin”.
Comment se passent tes entraînements et ta préparation depuis ta dernière Coupe du Monde à Wroclaw?
Je suis rentré de Pologne avec un bon classement et de bons scores. Après cette compétition, j’ai pris une pause d’une dizaine de jours avant de recommencer à m’entraîner quotidiennement depuis deux dernières semaines. Je ne me suis pas beaucoup centré sur mon équipement, puisque j’ai un bon équipement ; j’ai travaillé dur sur ma préparation physique et mentale et bien entendu j’ai également tiré pour la partie technique.
Il y a deux ans, Christopher PERKINS est devenu champion du monde sans pratiquement obtenir de résultats notoires avant cela. Est-ce-que tu vois les Championnats du Monde de cette année comme une opportunité pour toi de briller ?
Je pense qu’il y a toujours une chance de le faire. Ici, tout le monde peut tirer et briller, mais cela dépend de plusieurs choses et de comment l’on se sent le jour venu. Bien entendu, il y a des archers qui sont toujours au sommet de leur art et qui peuvent remporter les Championnats du Monde : Reo WILDE, Braden GELLENTHIEN ou Martin DAMSBO. Certains pays, spécialement cette année, ont réalisé une progression spectaculaire et je pense que tout le monde a sa chance. Personnellement, je vais toujours donner le meilleur de moi-même pour arriver sur le podium, mais ne brûlons pas les étapes.
Qu’est-ce-qui a changé pour toi depuis cette saison 2009 formidable lorsque tu avais obtenu deux podiums de Coupe du Monde et la médaille de bronze lors de la Finale de Coupe du Monde à Copenhague?
En fait, les années avant 2009 ont également été de bonnes années. J’ai réalisé une forte progression au classement mondial et gagné différentes compétitions et médailles. C’est compliqué de rester au sommet pendant longtemps et les deux dernières années ont été particulièrement dures pour moi, parce que je n’arrivais pas à retrouver mon tir, mais j’essaie de travailler dur pour revenir au sommet. En juin 2012, j’ai commencé un nouveau travail qui m’a permis de devenir un professionnel du tir à l’arc : je travaille à présent pour une société spécialisée dans la manufacture de flèches. Pour moi, cela fait une grande différence dans ma tête ; je suis plus calme, j’ai un programme spécial d’entraînement et je sais ce que je veux atteindre en travaillant très dur. Au final, ceci a été le plus grand changement : avoir l’opportunité de travailler pour le tir à l’arc.
Comment va le tir à l’arc suisse?
C’est compliqué. J’ai la chance d’avoir plusieurs bonnes sociétés derrière moi qui me permettent de prendre part à plusieurs compétitions internationales. Pour les autres archers suisses, c’est plus critique ; en dépit du fait qu’ils tirent bien, nous n’avons pas le soutien nécessaire de la part notre fédération nationale, parce qu’il n’y a pas d’argent et les archers doivent financer leurs propres voyages pour prendre part aux compétitions. Par conséquent, quand tu as une famille et des enfants, c’est compliqué, même pour les gens qui vivent en Suisse. Il sourit…
Est-ce-qu’il y a des athlètes modèle qui te servent d’inspiration dans le circuit d’arc à poulies?
Pour moi, Reo WILDE est l’équivalent de Roger FEDERER en tennis ; il est au sommet depuis tant d’année, c’est génial. Cette année, ce que Pierre-Julien DELOCHE a réalisé est incroyable. Je ne veux pas dire par là que ces gars sont mes idoles et je ne regarde pas non plus ce qu’ils font, mais plutôt comment ils font. Parfois, tu vois différentes techniques et tu essaies d’entraîner les mêmes techniques, mais à un certain moment, tu développes une certaine technique qui fonctionne pour toi. Beaucoup de gens en Suisse me disaient souvent la façon dont Reo WILDE tire, mais je dis toujours la même chose : oui, Reo a une technique excellente, mais il n’y a qu’un Reo WILDE et cette technique fonctionne pour lui. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’archers avec différentes techniques. Mais non, il n’y a pas d’archer qui me serve d’inspiration, et si je devais citer le nom de l’un d’entre eux se trouvant au sommet et que j’aimerais imiter un jour, ce serait Reo WILDE.
Parfois, on te voit prendre la place de coach d’Albina LOGINOVA. Quelle compensation reçois-tu, es-t-elle un bon employeur?
Il rit à nouveau… Albina et moi avons une relation spéciale. Elle est venu quelques fois chez moi et nous avons décoché des flèches ensemble plusieurs fois. Je l’ai également beaucoup aidé à régler son arc et préparer son équipement. Il y a deux ans, j’ai pris l’avion pour aller en Turquie où l’équipe russe réalisait un camp d’entraînement et j’ai eu l’occasion de m’entraîner avec elle. Nous avons une très bonne amitié et comme nous avons passé tant de jours à tant d’événements différents, nous avons eu l’occasion de bien nous connaître : comment l’autre tire et quelles sont ses attentes. Avec Albina, je sais que je peux la pousser, l’encourager et être derrière elle comme je l’ai fait en Pologne cette année.
Est-ce-que tu tirerais à ses côtés dans un double mixte multi-nationalités comme cela se fait en tennis?
Oui bien sûr! Elle est l’une des meilleures archères au monde. Je me souviens que lorsque les archers d’arc à poulies tiraient à 70 mètres, elle obtenait de très grands scores et arrivait parfois à battre certains archers masculins.
Quelle est la suite pour toi après ce tournoi?
Après ce tournoi je prendrai une pause et peut-être des vacances avec ma petite amie, parce que j’ai passé beaucoup de temps, et mis beaucoup d’efforts et d’argent cette année. Je vais juste essayer de prendre du plaisir avec ma famille avant de commencer la préparation pour la saison en salle. Je ne sais pas encore à quels événements en salle je prendrai part, mais je ferai tout pour être de la partie à Las Vegas, parce que c’est une excellente compétition et des gens formidables travaillent sur l’événement. Mais pour le moment, je ne vais me concentrer que sur ces Championnats du Monde.
Retrouvez la biographie de Patrizio HOFER.
World Archery Communication

