Kristine ESEBUA : “cette médaille a vraiment changé ma vie”

Kristine ESEBUA, originaire de Géorgie mais élevée en Ukraine, a été initiée au tir à l’arc à l’âge de 11 ans par sa mère qui avait été archère dans sa jeunesse. Kristine s’est prise au jeu et a montré un grand potentiel dès le départ. En une année, elle a atteint le niveau de “Maîtrise du Sport”. Le talent stimulant la motivation, entraînant à son tour de bons résultats, la jeune archère a bientôt rejoint l’équipe nationale junior ukrainienne. Ses premiers grands succès sont arrivés en 1998 sous la forme de titres individuels et par équipe au niveau junior européen.

En 2003, Kristine ESEBUA a quitté l’Ukraine pour Tbilissi, capitale de la Géorgie. Depuis lors, elle a porté haut les couleurs de son pays, aux Jeux Olympiques de 2004, 2008 et 2012, et bien sûr sur le podium des Championnats du Monde 2011. La jeune femme vit actuellement à Tbilissi où elle se consacre à plein temps au tir à l’arc.

Comment va ton tir depuis les Championnats du Monde de Turin?
Tout va bien pour notre équipe depuis Turin. Notre préparation est bonne – et on a abordé les choses une par une depuis ces Championnats du Monde. Comme ça n’a pas marché pour nous aux Jeux Olympiques de Londres, ni par équipe ni individuellement, on a déjà commencé à travailler en vue des prochains Jeux Olympiques.

Comment expliques-tu que ton meilleur résultat soit survenu lors d’une compétition si importante : les Championnats du Monde?
C’était évidemment inattendu. Je ne me souviens pas en détail du déroulement de la compétition. Par la suite, j’ai essayé de me remémorer et j’ai analysé la construction de cette réussite, étape par étape, tour après tour. Je m’étais concentrée sur le contrôle de mes émotions et ma séquence de tir, sans faire de fautes. J’ai juste pensé à ma technique, pas à gagner ni à planter mes flèches dans le 10. Cette approche m’a aidée à atteindre la finale et je suis évidemment très heureuse de ce résultat!

Quelle est l’importance de ta médaille pour le tir à l’arc géorgien?
C’était une surprise après une longue période sans médailles pour la Géorgie. C’était une grande réussite aussi bien pour moi personnellement que pour mon pays. Cette médaille a vraiment changé ma vie. Nous avions remporté des médailles, surtout par équipe, au niveau européen et lors d’événements en salle ; de plus, individuellement, j’avais terminé 3ème au Grand Prix Européen 2005 à Sofia. Toutefois, aucun archer tirant sous le drapeau géorgien n’avait jamais atteint un tel succès en Championnats du Monde. Après le titre olympique individuel remporté par Keto LOSABERIDZE aux Jeux de 1980 sous l’ère soviétique, mon succès a été la première médaille mondiale de tir à l’arc dans l’histoire de la Géorgie indépendante.

Globalement, quel a été l’impact de cette médaille dans ton pays?
Ma médaille a entraîné un grand intérêt médiatique pour le tir à l’arc en Géorgie, où les sports les plus populaires sont la lutte et le football. L’image du tir à l’arc a changé et notre sport se développe. Ma médaille a amené beaucoup de gens, dont beaucoup d‘enfants, à pratiquer le tir à l’arc. Le niveau, auparavant très bas, a augmenté dans tout le pays. Les gens ont compris qu’il était possible de gagner des médailles en tir à l’arc malgré le fait que nous sommes un petit pays comptant un petit nombre de clubs.

Ton déménagement d’Ukraine en Géorgie était-il lié au tir à l’arc?
Oui. Ma mère se rendait souvent en Géorgie et s’est rendu compte que le niveau de tir y était très faible et qu’il n’y avait pas d’équipe solide. En 2003, quand j’avais 16 ans, ma mère et moi avons décidé de passer quelques mois en Géorgie afin d’élever le niveau de tir. Peu à peu, nos résultats sont allés crescendo. Nous avons abordé une compétition après l’autre et sommes restées en Géorgie pour préparer un événement puis un autre, et ainsi de suite, jusqu’à préparer une édition des Jeux Olympiques, puis deux, puis trois. Il devenait alors hors de question de prendre le chemin du retour vers l’Ukraine et nous sommes restées en Géorgie jusqu’à aujourd’hui! Nous avons maintenant une bonne équipe. Nos résultats internationaux ne cessent de s’améliorer et nous espérons accroître notre niveau encore plus.

Qu’est-ce que ta médaille t’a appris en tant qu’athlète?
Beaucoup de choses. L’enseignement principal de cette expérience a été comment contrôler mes émotions à l’approche des finales, sans penser aux résultats, mais surtout à la technique.

En tant que vice-championne sortante, comment abordes-tu les Championnats du Monde de Belek Antalya?
Je n’ai jamais d’attentes particulières en compétition, je n’aime pas y penser, ni en parler! Je souhaite à tout le monde du succès et de bons résultats.

Retrouvez la biographie de Kristine ESEBUA.

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