Karma a posé les jalons olympiques pour le tir à l’arc bhoutanais

Karma shoots at the Tokyo 2020 Olympic Games.

Karma, la sympathique archère du Bhoutan, a vu son parcours olympique s’achever mercredi après avoir accompli un exploit historique pour son pays.

La jeune femme de 31 ans avait fait ses débuts olympiques il y a cinq ans aux Jeux de Rio 2016.

Et puis, d’une certaine manière, elle a fait ses deuxièmes débuts à Tokyo 2020.

Jusque-là, chaque participation du Bhoutan aux Jeux depuis Los Angeles en 1984 l’avait été grâce à des invitations d’universalité. Cette fois-ci, Karma a obtenu sa qualification directement, devenant ainsi la première athlète de son pays, tous sports confondus, à remporter une place de quota olympique.

Au Japon, elle a réussi son meilleur score en compétition (616 points) lors des qualifications, ce qui lui a permis de terminer au 56e rang du tour de classement (sur 64 concurrentes). Dans son match du premier tour, elle avait la lourde tâche d’affronter la numéro 1 mondiale Deepika Kumari.

Et même si elle s’est inclinée en trois petits sets face à l’Indienne largement favorite, Karma était néanmoins satisfaite de l’avancée significative pour son pays grâce à sa participation à ces Jeux.

“Me qualifier pour les Jeux Olympiques était mon plus grand rêve. Atteindre les Jeux Olympiques de Tokyo, c’était comme obtenir une médaille pour notre pays. Je suis très satisfaite,” a dit Karma.

“Je n’ai pas pensé que j’avais peur ou que je voulais la battre, qu’elle pouvait me battre. Je n’ai pas pensé à ça. J’ai juste gardé à l’esprit que je voulais donner le meilleur de moi-même. Peu importe de perdre ou de gagner. Je suis satisfaite.”

Karma avait gagné sa place pour Tokyo lors du tournoi continental de qualification pour l’Asie à Bangkok. En gagnant sa place plutôt que de devoir sa participation à une ‘wildcard’, elle a dit ressentir moins de pression à son arrivée aux Jeux Olympiques.

Elle avait gagné sa place parmi les meilleures du monde.

S’entraînant sous l’œil averti de l’entraîneur Park Young Sook, plus connue sous le nom de Sally et olympienne en 1984, Karma s’est beaucoup améliorée sur le plan technique et cela commence à se voir sur le terrain de compétition.

“Elle est un cadeau de Dieu pour moi,” a expliqué Karma. “Tout ce que je réussis, c’est grâce à elle. Elle m’a beaucoup aidée. Je la remercie. C’est grâce à elle si je suis là."

Et il semble que le sentiment soit réciproque. Coach Sally a été prompte à faire l’éloge de son élève modèle, même après sa défaite contre Kumari, en la félicitant pour ses progrès.

“Elle a été fantastique,” a dit Sally. “Je n’ai jamais ressenti ce genre de pression. Tout a été parfait. Je suis très satisfaite de sa performance.”

Le tir à l’arc est le sport national au Bhoutan, mais c’est le tir à l’arc traditionnel, qui consiste à tirer en équipe sur des planches de bois à une distance de 150 mètres, qui est le plus populaire. Le tir à l’arc international d’élite se limitait autrefois à une équipe de six athlètes, trois hommes et trois femmes. Sally est en train de construire quelque chose de plus grand.

“Nous n’avions même pas d’équipe B. Maintenant, nous avons une équipe A, B, C,” précise Karma.

Les compétitions de tir à l’arc des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 se poursuivent avec les éliminatoires individuels jusqu’à la fin de la journée de jeudi.

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