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Interview de M. Thomas BACH, nouveau président du CIO
Champion olympique de fleuret masculin par équipe aux Jeux de Montréal 1976, l’Allemand de 52 ans est le premier médaillé olympique à prendre la tête du Mouvement Olympique.
Membre du CIO depuis 1991, M. BACH a été élu quatre fois à la Commission Exécutive et a servi comme Vice-Président pendant plus de dix ans. Président fondateur de la Confédération olympique et sportive allemande (DOSB) en 2006, il a conservé cette position jusqu’à son élection au poste suprême du Mouvement Olympique.
Récemment, M. BACH s’est rendu sur le site des qualifications et éliminatoires des Championnats du Monde de Belek Antalya, en Turquie, en compagnie d’autres membres du CIO dont le Président de World Archery, le Prof. Dr U?ur ERDENER, ainsi que des officiels de World Archery.. Ce voyage avait pour but la présentation des deux types d’équipement utilisée en compétition – l’arc classique et l’arc à poulies – et de l’introduction de l’épreuve du double mixte.
En tant que champion olympique et premier médaillé des Jeux élu à la tête du CIO, vous sentez-vous particulièrement proches des athlètes et du sport?
Je suis persuadé que mon expérience en tant qu’athlète est profitable. Mon ancien collègue, le grand champion de judo Anton GEESINK, avait déclaré que les athlètes olympiques parlent la même langue, et je suis d’accord avec lui. Les athlètes devraient être au cœur de ce que nous faisons – à chaque niveau et à tout instant.
Quels défis et changements majeurs le Mouvement Olympique devra-t-il affronter dans les années à venir?
Même si le Mouvement olympique est en bonne forme, il existe bien sûr des défis. Protéger l’intégrité du sport contre des menaces telles que le dopage et la manipulation des événements sportifs restera bien sûr une priorité sous ma présidence ; nous aurons probablement besoin d’investir encore plus de ressources pour poursuivre cette tâche importante.
Nous devrons également nous concentrer sur le caractère durable des Jeux et nous pencher sur la procédure de candidatures dès le début du processus. Par exemple, nous devons nous demander si nous sommes trop exigeants, trop tôt, envers les villes candidates potentielles. Nous devons accepter qu’on ne puisse pas appliquer des standards d’organisation des Jeux émanant d’une seule partie du monde, mais devons respecter que les villes candidates potentielles partent de niveaux différents.
Encourager les jeunes à sortir et faire du sport doit rester un objectif clé de toutes les organisations sportives. Certaines d’entre elles veulent attirer plus de jeunes comme spectateurs, ce qui est bien, mais insuffisant. Nous ne pouvons être satisfaits si les jeunes sont simples consommateurs de sport ; nous devons faire en sorte qu’ils le pratiquent. Nous devons trouver comment inciter les jeunes à quitter leur canapé pour la salle de sport, et les aider à adopter un mode de vie sain.
Pensez-vous que les Jeux Olympiques de la Jeunesse soient le meilleur moyen d’attirer les jeunes vers le sport?
Les Jeux Olympiques de la Jeunesse sont un pas – mais nous devons en faire plus au niveau de la base et chercher à atteindre les jeunes par tous les moyens possibles, y compris les moyens de communication de masse à travers les réseaux sociaux et des changements de politique au sommet du pouvoir. Nous devons nous adresser aux gouvernements du monde entier et leur dire que le sport est un volet indispensable de l’éducation, pas seulement une activité de plaisir ou de loisir. On ne pourra jamais en faire assez à ce niveau.
Quelle est votre perception du tir à l’arc au sein du Mouvement Olympique?
Les Fédérations internationales sont les gardiennes de leur sport et des acteurs clés du Mouvement Olympique – sans elles les Jeux Olympiques n’auraient pas lieu. World Archery est une fédération très dynamique qui a modernisé son sport sans que cela n’empiète sur son âme. Vous avez fait beaucoup au niveau du système de compétition, de la mondialisation du sport, de l’introduction de nouvelles technologies, comme le nouveau système de mesure par laser.
Tout cela est très important. Je ne peux que féliciter World Archery pour le travail accompli ces dernières années. De telles mesures sont essentielles. Le monde change plus vite que jamais, et si le sport ne s’y adapte pas et ne progresse pas en même temps, il va perdre son attrait et sa pertinence. Il s’agit d’avancer avec son temps et de prévoir les tendances à venir.
De nombreuses Fédérations internationales souhaitent voir plus d’épreuves et de médailles au programme olympique. Est-il réaliste d’envisager qu’il puisse être étendu?
En ce qui concerne la durabilité et l’héritage des Jeux, nous avons deux contraintes à respecter : le nombre d’athlètes d’une part, et le nombre d’installations permanentes nécessaires d’autre part. De mon point de vue, ces deux éléments sont essentiels à la durabilité et à l’héritage des Jeux ; le nombre d’épreuves et de sports pose moins de problèmes. Bien sûr, nous devons travailler main dans la main sur ce point étant donné que les Fédérations internationales contribuent de manière significative au succès global des Jeux.