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8 août 2008 - De 1992 à 2008, le tour de classement reste crucial
Lausanne
De 1992 à 2008, le tour de classement reste crucial
Beijing (CHN) – 8 août 2008
KIM Sky (AUS), vainqeur de l'épreuve test Beijing 2007
Peu avant les Jeux Olympiques de 1992, la FITA a introduit les matchs pour définir les gagnants d’une compétition. Ce fut une révolution pour le tir à l’arc, car depuis lors, un archer doit battre son adversaire dans des matchs à suspense qui peuvent se décider sur un tout petit rien. Néanmoins, le tour de classement reste un moment crucial de la compétition.
Pendant le tour de classement des Jeux Olympiques, les athlètes tirent 72 flèches sur une cible à 70 mètres. Normalement, il y a assez de flèches, assez de temps pour que les meilleurs tireurs fassent la différence et prennent les premières places à la fin. Ce genre de compétition a en fait beaucoup de similitude avec les compétitions globales de tir à l’arc jusqu’en 1988. Les athlètes tiraient un grand nombre de flèches et d’était celui qui avait le plus de points à la fin remportait la victoire. En 1992, l’introduction des matchs a pratiquement changé notre sport du tout au tout. Un compétiteur ne doit pas seulement bien tirer, il doit aussi battre un adversaire. Le champion olympique individuel de 1992, Sébastien FLUTE (FRA), avait déclaré: “Au plus haut niveau, c’est facile de tirer un 10 (le nombre maximum de points pour une flèche). C’est beaucoup plus difficile de tirer un 10 quand on en a vraiment besoin.”
A Beijing, pour la première fois aux Jeux Olympiques, tous les matchs individuels seront tirés sur seulement 12 flèches (et un tiebreak si besoin). Certaines personnes pensent que c’est trop peu (en fait certains pensent que chaque format est trop court). Je pense que c’est un faux débat. Les règles sont les mêmes pour tout le monde et elles sont justes pour tour le monde. La vérité est que les matchs de 12 flèches ne permettent que peu d’erreurs. Un archer se doit de tirer aussi parfaitement que possible pour battre son adversaire. C’est exactement ce qui rend le tir à l’arc spectaculaire avec des matchs à suspense. C’est simplement magnifique quand deux archers se battent point par point, millimètre par millimètre, jusqu’à ce que l’un des deux remporte la victoire! Bien sûr, quelque fois il y a des surprises. Les surprises arrivent dans tous les sports! Le délégué technique de la FITA à Beijing et champion olympique par équipe avec l’Espagne en 1992, Juan Carlos HOLGADO, explique: “Le sport moderne doit être équitable mais il doit aussi être spectaculaire. Il faut que l’on prenne le meilleur du tir à l’arc pour créer du spectacle. Nous essayons de créer une ambiance enthousiasmante et nous montons des terrains quelque fois dans des endroits très spéciaux, comme les pyramides Maya, un château historique ou même sur la plage! Malgré tout, cela reste deux archers, deux cibles à 70 mètres, un terrain de jeu équitable et c’est toujours le meilleur archer du match qui gagne. Les archers nous disent en fait qu’ils sont très contents que nous offrons du spectacle!”
Natalia VALEEVA (ITA), championne du monde en titre
Alors, pourquoi le tour de classement reste-t-il crucial? En résumé, un archer qui prend une place dans le haut du classement prouve qu’il est fort (et/ou qu’il tire bien à ce moment-là), ce qui est absolument nécessaire pour gagner un médaille lors d’une compétition. D’autre part, plus un archer se classe haut dans le classement, plus il est supposé rencontrer des adversaires faciles dans les premiers tours des matchs.
James PARK, un coach australien de haute performance, a conduit une analyse très poussée du rapport entre les résultats des tirs de classement et les résultats des matchs. PARK a étudié les trois derniers championnats du monde ainsi que de nombreuses autres compétitions. Son analyses complète est disponible ici.
Par exemple, PARK a fait une simulation pour un archer qui a atteint la 48e place dans son tour de classement sur 64 athlètes. A Beijing, il rencontrerait donc au premier tour l’archer placé au 17e rang. S’il gagne ce premier match, il devrait ensuite affronter la tête de série no 16 et ainsi de suite. Bien sûr, ses chances de remporter un match diminuent au fil des tours:
Tour Place de l’adversaire dans le tour de classement Probabilité de gagner Probabilité de gagner les matchs successivement* 1e 17e 25% 25% 2e 16e 25% 6% 3e 1er 6% 0.3% ¼ de finale 8e 15% 0.1% ½ finale 4e 12% 0.1% Finale 2e 12% 0.1%
Puis, PARK a fait la même simulation pour l’archer tête de série no 8.
Tour Place de l’adversaire dans le tour de classement Probabilité de gagner Probabilité de gagner les matchs successivement* 1e 57e 87% 87% 2e 25e 68% 59% 3e 9e 50% 29% ¼ de finale 1er 32% 9% ½ finale 4e 46% 4% Finale 2e 46% 2%
*Les probabilités de gagner plusieurs matchs s’obtiennent en multipliant les probabilités pour chaque tour.
Bien sûr, la réalité d’un seul tournoi peut s’écarter des simulations, parce que les conditions générales ne sont pas les mêmes (par exemple, les athlètes tirent 144 flèches durant les qualifications d’un championnat du monde). Le 48e archer à Beijing n’aura pas exactement les mêmes probabilités de gagner que décrites ci-dessus. Cependant, le message est clair, un athlète a beaucoup plus de chances d’obtenir une médaille s’il se classe dans les premières positions au tour de classement. En fait, PARK a dit que “le tir de classement est crucial même si les résultats finaux se décident lors des matchs”. Un archer doit vraiment se classer dans le top 8, pour avoir une bonne chance de gagner une médaille.
En 1992, deux jeunes archers, Natalia VALEEVA (ITA) et Simon TERRY (GBR), remportaient chacun deux médailles de bronze en individuel et par équipe. Ils sont de retour aux Jeux, seize ans plus tard, et leur quête pour l’or commencera vraiment le samedi 9 août avec le tour de classement.
Didier Miéville
FITA Communication